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BATAILLEUR, EUSE, subst. et adj.
A.− Subst. Celui qui livre bataille :
1. ... ces victoires merveilleuses [de Bonaparte], mais où l'habileté, l'adresse du batailleur avaient plus de part que la force réelle, n'aboutirent qu'à une conquête précaire. Proudhon, La Guerre et la paix,1861, p. 234.
2. Homme d'énergie et même de violence, né pour faire la guerre, ravager les pays conquis et massacrer les vaincus, plein d'instincts sauvages de chasseur et de batailleur, il ne comptait guère la vie humaine. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, La Petite Roque, 1885, p. 1042.
P. ext. :
3. Les esprits superficiels qui lui en avaient parlé d'après ses cours, son combat contre les Jésuites, en faisaient un grand disputeur, un batailleur, un Lamennais. Michelet, Journal,1849-60, p. 584.
B.− Adj. Qui aime à batailler, qui est enclin à se battre :
4. − Ça, ce doit être du champagne, dont j'ai souvent entendu parler, de ce vin de France qui tourne la tête à ces hommes batailleurs, et les porte à faire la guerre contre tout le monde! Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz,1864, p. 199.
5. Et M. de Charlus le disait sincèrement, non seulement par amour pour Morel, mais parce qu'un goût batailleur qu'il croyait naïvement tenir de ses aïeux, lui donnait tant d'allégresse à la pensée de se battre que, ce duel machiné d'abord seulement pour faire venir Morel, il eût éprouvé maintenant du regret à y renoncer. Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 1070.
Au fig. :
6. Je suis quelquefois sévère pour lui [Arnauld], pour son humeur écriveuse et batailleuse; ... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 90.
7. Il se dégage de Flaubert tant de nervosité, tant de violence batailleuse, que les milieux dans lesquels il se trouve deviennent bientôt orageux, qu'une certaine agressivité gagne chacun. E. et J. de Goncourt, Journal,1873, p. 956.
Rem. Dans l'emploi adj., on rencontre la forme vieillie ou région. batailleux, euse. Même sens. Ne vous liez point avec cet homme-là; il est batailleux sur les moindres choses (S. Mercier, Néologie, t. 1, 1801, p. 71).
Prononc. : [batɑjœ:ʀ], fém. [-ø:z]. En ce qui concerne une prononc. avec l mouillé, mêmes indications que pour bataille.
Étymol. ET HIST. − 1. Ca 1200 adj. masc. bataillierre cas sujet « (d'un homme) qui aime à se battre » (J. Bodel, Saisnes, LI dans Gdf. Compl. : Tant com fuz bachelers, assez fuz bataillierre) 1262-68 id. bataillor « (d'un inanimé) relatif à la guerre, guerrier » (Brunet Latin, Trésor, éd. Chabaille, 129 dans T.-L. : Mars [la planète] est chaus et bataillereus [var. bataillor]); av. 1450 masc. « (d'un inanimé) destiné à la bataille » (Grand. Chron. de Fr., Phel. l Bel, XLII, P. Paris dans Gdf. : Ilec avoit grant copie d'armes et grant appareil batailleur); seulement en a. et m. fr.; repris par Ac. 1835; 2. ca 1280 subst. masc. « celui qui se bat » (Gouvernement des rois, éd. S.-P. Molenaer, 374, 4 dans T.-L. : Au bon bataillor covient avoir principaument deus choses, c'est assavoir sens et hardement) − 1536, Calvin dans Littré; considéré comme ,,vieux mot`` par Trév. 1752-71; repris au xviiies. (J.-J. Rousseau dans Besch.). Dér. de bataille*; suff. -eur2*. Antérieurement, batailleros (bataillerus [bataillerurs var. du ms. M] ca 1170, Rois, éd. E.-R. Curtius, p. 32), dér. de l'a. fr. bataillier « guerrier » (ca 1200 dans Gdf.); suff. -eux*. La date de 1213, Fet des Romains, signalée pour batailleur par la plupart des dict. mod. correspond en réalité à la forme batailleros.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 106.