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BÉATIFIER, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− RELIG. [Le suj. est le pape ou l'Église] Proclamer bienheureux :
1. « ... La noblesse est tête ou cœur, vertu ou chef-d'œuvre. Qui niera que le B. Labre est plus noble qu'un Bourbon? » Il y eut des protestations. − « Prenez garde, » fit-il, « l'Église l'a béatifié, il est ennobli pour l'éternité... » Péladan, Le Vice suprême,1884, p. 107.
2. Chaque mercredi, chaque samedi, je participai pendant une heure à une cérémonie sacrée, dont la pompe transfigurait toute ma semaine. Les élèves s'asseyaient autour d'une table ovale; trônant dans une sorte de cathèdre, Mademoiselle Fayet présidait; du haut de son cadre, Adeline Désir, une bossue qu'on s'occupait en haut lieu de faire béatifier, nous surveillait. S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 25.
B.− P. ext. [Le compl. désigne une pers. ou un inanimé abstr. (puissance, instinct)] Rendre heureux, combler :
3. Parmi les petits oiseaux, le premier, par ordre d'excellence, est sans contredit le becfigue. Il s'engraisse au moins autant que le rouge-gorge ou l'ortolan, et la nature lui a donné en outre une amertume légère et un parfum unique si exquis, qu'ils engagent, remplissent et béatifient toutes les puissances dégustatrices. Brillat-Savarin, Physiol. du goût,1825, p. 87.
4. ... dans la mesure où M. Gide s'est, par avance, défendu de conserver leur énergie aux plus hautes puissances de l'âme, où il a béatifié l'instinct sans loi, c'est aux « puissances démoniaques » qu'il doit soumettre la vie supérieure de l'esprit... Massis, Jugements,t. 2, 1924, p. 72.
II.− Emploi pronom., rare, iron. Se béatifier.Devenir comme un bienheureux du ciel :
5. Vers ce temps-là, je ne sais quel plaisant avait fait courir le bruit que [G. de] Balzac aussi, de son côté, se béatifiait, se prenait d'adoration pour les choses spirituelles; ... Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 65.
Rem. Béatifier, canoniser. ,,Béatifier dit moins que canoniser; par la béatification, le pape permet de considérer comme élu un personnage dont la vie et la mort ont été édifiantes; par la canonisation, il ordonne l'inscription d'un nouveau nom dans le canon des saints reconnus par toute l'Église, et, dès lors, tous les fidèles sont tenus d'honorer ce nom comme appartenant à un habitant du ciel`` (Lar. 20e).
PRONONC. ET ORTH. : [beatifje], (je) béatifie [beatifi]. Dans la conjug. : 2 i aux 2 premières pers. du plur. de l'imp. de l'ind. et du prés. du subj. nous béatifiions, vous béatifiiez.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1370 « mettre au nombre des bienheureux » (Oresme, Éthique, 28 dans Gdf. Compl. : Et semblablement des hommes nous beatifions ceulx qui sont tres parfects et comme divins et tres bons excellemment); 2. 1565 « rendre heureux » (Amyot, trad. des Œuvres morales de Plutarque dans Hug. : C'est en quoy les Roys ... ressemblent mieulx à la divinité, de pouvoir béatifier et rendre heureux, non une ville seulement, ou un païs particulier, ains tout un monde); considéré comme plaisant dep. Ac. 1835, qualifié de ,,vieilli`` par DG. Empr. au lat. chrét. beatificare « rendre heureux » (Itala, Is. 3, 12 dans TLL s.v., 1793, 80); « magnifier, déclarer bienheureux » (ann. 866, Rimbertus, Vita Anscarii, 35, p. 68, 16 dans Mittellat. W. s.v.).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 23.