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ARMADA, subst. fém.
A.− MAR. [P. réf. à l'Invincible Armada envoyée en 1588 par Philippe II d'Espagne contre l'Angleterre et en grande partie détruite en raison de la tempête et de la médiocrité du commandement] Très grande flotte dont la manœuvre demande beaucoup de précaution pour échapper à l'échec :
1. Je suis encore à comprendre comment ces grandes flottes firent pour ne pas se détruire; c'étaient des Armada véritables. Vigny, Le Journal d'un poète,1846, p. 1243.
2. Il avait donc fallu poursuivre le nettoyage des mers avant d'y risquer les armadas des débarquements. De Gaulle, Mémoires de guerre,1956, p. 276.
P. anal., AVIAT. Très importante escadre aérienne exposée à de grands risques :
3. Les grandes attaques aériennes de la dernière guerre, de plus d'un millier d'avions de bombardement transportant chacun des bombes de plus en plus puissantes, supposaient à l'arrière une organisation considérable pour la mise sur pied et le fonctionnement de ces véritables armadas de l'air, gouffres de pétrole, de munitions et malheureusement aussi d'hommes. Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 179.
B.− P. métaph., péj. Production littéraire surabondante vouée à l'oubli total ou partiel :
4. À un déjeuner littéraire, cela m'a fait sourire d'entendre deux écrivains décider de ce qui survivrait et de ce qui ne survivrait pas dans l'œuvre de Paul Claudel. (...) Ne resteront, paraît-il que les Cinq grandes odes. Et de son théâtre? Rien. « Ces grandes armadas vont couler dès qu'il sera mort... » Green, Journal,1949, p. 329.
5. Il faudrait ici paraphraser Pascal et reconnaître qu'il est plus difficile d'atteindre le néant que le tout. Comme peinture de ce néant-là, le Journal de Léautaud a certes du prix... Elle a sans doute plus de chance d'aborder aux époques lointaines que le roman-fleuve ambitieux auquel il n'a pas consacré sa vie et qui aurait sombré à coup sûr comme il arrivera à toutes ces armadas romanesques. Car en littérature on ne se sauve pas du néant par la masse. Mauriac, Mémoires intérieures,1959, p. 226.
PRONONC. : [aʀmada].
ÉTYMOL. ET HIST. I.− 1. 1528-68 milit. armade « armée navale » (Mémoires de Fery de Guyon, p. 41 ds Gdf. Compl. : Ladicte armade partit avant le jour); 2. 1600-30 armade « flotte de Philippe II » (A. d'Aubigné, Hist. Univ., éd. A. de Ruble, Paris 1886-1909, XII, 29 ds Hug. : Ceste grande armade haussa les cœurs des Irlandois) forme qui n'est plus attestée ds les textes littér. ultérieurs. II.− 1828 milit. armada « armée navale » (V. Hugo, Les Orientales, 5 ds Rupp., p. 36 : Où sont tes mille antennes Et tes hunes hautaines Et tes fiers capitaines, Armada du Sultan?). Empr. à l'esp. armada attesté dep. le xives. au sens d'« expédition militaire, navale ou terrestre » dep. 1483 au sens d'« armée navale » (Crón. de D. Juan II, d'apr. Al. t. 1), part. passé substantivé de armar « armer », du lat. armare. Armade et armada correspondent à deux empr. successifs, le mot ayant disparu des dict. et des textes du xviiies. et l'empr. le plus récent ne procédant plus à la francisation de la forme.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 25.
BBG. − Gruss 1952. − Jal 1848.