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ARASER, verbe trans.
A.− Mettre à ras, aplanir :
1. La Bretagne expire, à demi noyée, dans l'Atlantique. La partie de cette surface, arasée et ravinée de longue date, qui plonge aujourd'hui sous les eaux, laisse encore deviner entre des chaussées d'îles ou d'écueils l'existence et la direction de vallées submergées. Vidal de La Blache, Tabl. de la géogr. de la France,1908, p. 333.
2. ... le fort de Vaux aurait droit au rang de croiseur. Plus moderne que Souville et Tavannes, (...) moins vaste et moins armé que Douaumont (...), il enfonce mieux dans la terre ses murs arasés. Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 7.
B.− Emplois techn.
1. BÂT. et MAÇONN. [L'obj. désigne (les fondations d') un mur, un bâtiment] Mettre à un niveau commun en faisant disparaître les inégalités. Araser à tel niveau, à telle hauteur (Noël 1968), lambris arasé (E. Robinot, Vérification, métré et pratique des trav. du bât.,t. 2, 1928, p. 102).
Emploi abs. :
3. Montez encore ces murs de trois pieds, puis vous araserez, afin qu'on pose la charpente. Raym. (Besch. 1845).
2. MENUIS. et SCIERIE. ,,Couper à une certaine épaisseur, avec une scie faite pour cet usage, le bas des planches où l'on veut mettre des emboîtures, et conserver assez de bois pour faire les tenons.`` (Lar. 19eet Nouv. Lar. ill., qui reproduisent la déf. de Encyclop. t. 1 1751) :
4. On scie l'arbre trouvé au ras du sol. On l'abat. On arase à la hache les nodosités, on coupe les derniers rejets, décharnés comme des bras rongés, et on le charge sur des essieux découplés, attelés d'une paire de bœufs. Pesquidoux, Chez nous,t. 2, 1923, p. 114.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʀ ɑze], j'arase [zaʀ ɑ:z]. Barbeau-Rodhe 1930 note une durée mi-longue pour la 2esyllabe de l'inf. Pt Lar. 1906 est le seul dict. à transcrire la 2esyllabe du mot avec [a] ant. 2. Hist. − Fér. Crit. t. 1 1787 (écrit arâser), Fél. 1851 et Littré notent la 2esyllabe longue. Gattel 1841 précise que la prononc. de [ʀ] est forte.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 2emoitié xiies. « mettre à ras de bord » (Aliscans, 238 ds T.-L. : De l'aige froide fu li fons arases) − xiiies., Conquête de Jérusalem, 9113, Hippeau ds Gdf.; 2. a) 1451 févr. s'araser avec « être à ras de, être à égale hauteur » (Répar. à la cath. de Noyon, Arch. Oise, chap. de Noyon, ibid. : La membrure se monstrera et aperra par dehors et se arrasera par dedens avec le mur); b) 1676 trans. archit. (Félibien, Des principes de l'Architecture, p. 477, s.v. arrazer : c'est mettre les pierres d'une muraille d'une égale hauteur; ainsi quand il y a un mur qui a six pieds de haut en un endroit et quatre pieds en un autre, on dit qu'il faut arrazer tout le mur, c'est-à-dire mettre les pierres à niveau et d'égale hauteur); c) 1751 (Encyclop. : Araser. Terme de menuiserie). Dér. du lat. rasus (part. passé de radere « enlever en grattant »), v. ras; préf. a-*, dés. -er.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. − Barb.-Cad. 1963. − Baulig 1956. − Jossier 1881. − Mots rares 1965. − Noël 1968.