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ANSPECT, subst. masc.
A.− MAR., vx. Levier muni à l'une de ses extrémités d'une forte ferrure plate autrefois employé dans la marine pour déplacer les canons des vaisseaux :
1. Les canons employés autrefois pour la marine étaient manœuvrés facilement à bras d'hommes : on se servait de palans pour le pointage en direction, pour la mise en batterie et au recul, et d'anspects pour le pointage en hauteur. A. Ledieu, E. Cadiat, Le Nouv. matériel naval,t. 1, 1890, p. 225.
Barres d'anspect. ,,... barres tout en fer ou en bois garnies de fer à l'une de leurs extrémités qui s'introduisaient dans les alvéoles du cabestan et sur lesquelles s'appuyaient les hommes pour virer le cabestan.`` (Le Clère 1960) :
2. À cette époque, le guindoir à pompe n'avait pas encore remplacé l'effort intermittent de la barre d'anspect. N'ayant que deux ancres d'affourche, l'une à tribord, l'autre à bâbord, le navire ne pouvait affourcher en patte d'oie, ce qui le désarmait un peu devant certains vents. Hugo, Les Travailleurs de la mer,1866, p. 102.
B.− P. ext., CH. DE FER. Levier de forme semblable, utilisé pour déplacer de lourdes charges :
3. On se sert habituellement pour soulever la voie d'un levier appelé anspect ... Ch. Bricka, Cours de chemins de fer,1894, p. 511.
PRONONC. : [ɑ ̃spek]. Passy 1914 est le seul dict. à ne pas transcrire la finale [k] : ɑ ̃:spε. Mart. Comment prononce 1913, p. 216 fait observer : ,,il ne faut pas assimiler aux autres mots en -spect le mot technique anspec(t), terme de marine, qui n'a pris un t dans l'orthographe que par une fausse analogie avec les autres : c'est le seul mot où le c doive toujours se prononcer, et toujours seul.`` Accord également des dict. du xixes. pour la finale [k].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1687 (Desroches, Dict. des termes de mar. ds Jal1: un anspect est un levier). Empr. au néerl. mod. handtspeecke, littéralement « bâton que l'on tient dans la main » (Behrens D., p. 69; Boulan, pp. 132-133; Valkh., p. 47), attesté comme terme de technol. en 1648-1678 (Hexham, Dutch Dict. ds NED, s.v. Handspike : Handtspeeke. Bar or Hand-Spieck), forme actuelle handspaak (Gallas 1954). L'hyp. d'un empr. à l'angl. (DG, EWFS2, 2ehyp.) n'est pas à retenir, car la forme angl. prévalant au xviies. est handspike (dep. 1615) et non handspeck (relevé une fois en 1691); d'autre part handspeeck (relevé une fois en 1696 ds NED) ne convient pas mieux que handspike du point de vue phonét. Le recours à un empr. au néerl. avec influence de l'angl. (Barb. Infl., p. 21; Mack. t. 1, p. 88) n'est pas nécessaire, en néerl. la forme handtspeecke étant antérieure à la forme actuelle handspaak.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. − Barb. Infl. 1919, p. 21. − Behrens D. 1923, p. 69. − Bouillet 1859. − Boulan 1934, p. 132. − Chesn. 1857. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Le Clère 1960. − Mots rares 1965. − Will. 1831.