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AMBIGUÏTÉ, subst. fém.
Caractère de ce qui est ambigu.
A.− Caractère de ce qui est susceptible de recevoir plusieurs interprétations (cf. ambigu I A) :
1. Carlos se mit à expliquer nettement, sans ambiguïté, souvent avec d'horribles mots propres, la situation critique de Lucien ... H. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1847, p. 190.
2. D'où les complications inextricables de l'aventure janséniste, l'apparente duplicité des chefs, l'ambiguïté constante des consignes qu'ils passent à leurs troupes, et des déclarations officielles qu'ils lancent d'une même voix, mais auxquelles ils ne donnent pas le même sens. H. Bremond, Hist. littéraire du sentiment religieux en France,t. 4, 1920, p. 451.
3. Les clichés pourront retrouver droit de cité dans les lettres, du jour où ils seront enfin privés de leur ambiguïté, de leur confusion. Or, il devrait y suffire, puisque la confusion vient d'un doute sur leur nature, de simplement convenir, une fois pour toutes, qu'on les tiendra pour clichés. J. Paulhan, Les Fleurs de Tarbes,1941, p. 148.
Le plus souvent au plur. [En parlant de la parole ou du style] Obscurité de l'expression :
4. ... et chez le médecin, qui ne voulait que préparer à l'événement final, la crainte de trop brutalement préciser et la fuite dans des circonlocutions, des ambiguïtés, des réticences. E. et J. de Goncourt, Journal,1886, p. 529.
5. Dans les mots « l'indécis se joint au précis », et les glissements, les pluralités de sens, les ambiguïtés : la nuit du tombeau est celle des « amours laissées dans un tombeau » comme disait le carnet du voyage en Orient, celle où la bien-aimée est ensevelie, mais celle aussi où elle a plongé l'amant inconsolé; ... M.-J. Durry, Gérard de Nerval et le mythe,1956, p. 180.
En LOG. :
6. Avant d'examiner les morphèmes spécialisés dans la notation de relations synthétiques, il faut montrer que le morphème indiquant la relation analytique du « genre » a, dans le LDD « Coran » une raison d'être essentiellement syntaxique. En effet, il a été créé afin de réduire les ambiguïtés qui naissent lors d'une simple transcription en mots clés d'une séquence écrite en langue naturelle. M. Coyaud, Introduction à l'étude des langages documentaires,1966, p. 29.
B.− Caractère de ce qui entre dans deux catégories.
PHILOS. Philosophie de l'ambiguïté :
7. Le système de Merleau-Ponty est une philosophie de l'ambiguïté : dans la mesure où l'homme authentique y est à la fois celui qui pense et celui qui agit, celui qui se retire du monde et celui qui s'engage. Julia1964.
C.− Caractère de ce qui manque de netteté et inquiète (cf. ambigu I B) :
8. Mais vous m'échappez souvent; vous avez pour moi des côtés fuyants, des ambiguïtés où je me perds. G. Flaubert, Correspondance,1859, p. 364.
9. ... il demeurait ainsi, un pied dans l'église, un pied dans la science, impuissant à servir et à trahir l'une ou l'autre, voyant nettement son ambiguïté, l'exagérant presque à force de s'en rendre compte, homme double et sincère tout ensemble, moderne s'il en fut par cette qualité si cruellement, si complaisamment consciente. P. Bourget, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine,1885, p. 284.
10. Sa démarche, évidemment droite et sans nulle ombre d'ambiguïté, avait surtout pour objet de me donner l'espoir d'un résultat prochain et heureux. L. Bloy, Journal,1895, p. 172.
11. Les frivoles et les autres sont donc bien d'accord, mais pour des raisons tellement différentes qu'autant vaudrait peut-être la loyale discorde sans confusion possible et sans ambiguïté; de sorte que le public, s'il a raison d'avoir tort, a finalement tort d'avoir raison puisqu'il a raison par hasard, par mauvais goût et par amour du laid. V. Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 147.
Prononc. ET ORTH. : [ɑ ̃bigɥite]. Passy 1914 note une durée mi-longue pour la 1resyllabe du mot. Fér. Crit. t. 1 1787 précise : ambigu-ité, et non ghité (cf. aussi Littré : -guï-,,on met un tréma sur l'i pour indiquer que gui ne se prononce pas ghi, mais que l'u y est entendu``). Tous les dict. du xixes. transcrivent la 3esyllabe du mot avec diérèse.
Étymol. ET HIST. − 1270 « caractère de ce qui est ambigu » (Introd. d'astron., Bibl. nat., 1353, fo54 rods Gdf. Compl. : Ambiguité et doutance). Empr. au lat. ambiguitas, attesté au même sens (en parlant de mots) dep. Cicéron, Part., 19 ds TLL s.v., 1840, 30 : obscurum fit ... aut longitudine aut ... ambiguitate ... verborum.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 273. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 84, b) 214; xxes. : a) 162, b) 876.
BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bonnaire 1835. − Cohen 1946, pp. 14-15. − Cros-Gardin 1964. − Daire 1759. − Dup. 1961. − Foulq.-St-Jean 1962. − Girard 1756. − Goblot 1920. − Gramm. t. 1 1789. − Guizot 1864. − Julia 1964. − Laf. 1878. − Lafon 1963. − Lal. 1968. − Lav. Diffic. 1846. − Noter-Léc. 1912. − Prév. 1755. − Sardou 1877. − Sommer 1882. − Synon. 1818.