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AILER, verbe trans.
1. Néol., au fig., rare. Donner des ailes :
1. J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. − Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants. A. Rimbaud, Poésies,Le Bateau ivre, 1871, p. 130.
2. Auprès de ces tristesses désenchantées, de quel rayonnement se nimbait le beau visage de mon amie! Le vœu que j'avais fait de lui donner tout l'amour de ma vie ailait mon cœur où foisonnait la joie; d'indistinctes ambitions déjà tout au fond de moi s'agitaient, mille velléités confuses; chants, rires, danses et bondissantes harmonies formaient cortège à mon amour... A. Gide, Si le grain ne meurt,1924, p. 453.
2. [Plus fréq. à la voix passive, dans les constr. ailé par et ailé de] Comme muni d'ailes.
a) [Ce qui aile est une chose concr.] :
3. ... Hemerlingue, poursuivant sa pensée, montra le monument ailé des quatre cours par les draperies, les mains tendues de ses sculptures... A. Daudet, Le Nabab,1877, p. 121.
4. Un bai-cerise, au crâne d'engoulevent, vaste bête ailée de crins bleus, mordit [pendant cette charge au galop] son cheval de file. G. d'Esparbès, La Guerre en sabots,1914, p. 127.
5. Certains petits supplices volontaires, entre l'oreille et l'épaule (...) amendaient les tourments qu'enduraient la même région et le misérable petit dos, ailé d'omoplates saillantes... Colette, Gigi,1944, p. 117.
b) Au fig. [Ce qui aile est une entité abstr.] :
6. Croyez-moi, la sagesse est une chose vaine; C'est le mal d'un autre âge, et plus tard vous l'aurez! Mais maintenant, jeune homme, oh! sans attendre, ouvrez, Ouvrez à vos désirs ailés d'impatience Les portes de la vie où de vivre on commence; ... H. Murger, Les Nuits d'hiver,À un adolescent, 1861, p. 157.
7. ... comme ailé par le rêve, il [A. Daudet] partait vers un de ces mirages qui faisaient de la moindre causerie un perpétuel enchantement. L. Daudet, Alphonse Daudet,1898, p. 30.
8. Je marchais à grands pas, tout ailé par l'espoir de ma prochaine délivrance, ... A. Gide, Journal,1918, p. 649.
Néol. Entre-ailer. Croisement de entremêler et ailer :
9. Mais quand tu dis : « Je viens! » quelle cloche de fête Fit bondir le sommeil attardé sur ma tête; Quelle rapide étreinte attacha notre sort, Pour entre-ailer nos jours d'un fraternel essor! Ma vie, elle avait froid, s'alluma dans la tienne, Et ma vie a brillé, comme on voit au soleil Se dresser une fleur sans que rien la soutienne, Rien qu'un baiser de l'air, rien qu'un rayon vermeil... M. Desbordes-Valmore, Élégies,1859, p. 14.
Étymol. ET HIST. − xvies. trans. « donner des ailes à » (Joach. Du Bellay, Dial. d'un amour, [1522-1560] ds Gdf. Compl. : Jamais le nepveu d'Atlas Ne fut las D'ailer sa plante legere, Pour annoncer ça et la, Ce qu'il a En mandement de son pere); 1552 pronom. au fig. « prendre des ailes » (Ronsard, Amours, I, 106, éd. 1578, ibid. : Par luy mon cœur s'ala de la vertu Pour m'envoler par un trac non batu Jusqu'au giron des plus belles idees); encore ds Cotgr. 1611. Repris au xxes. en poésie, par Suarès, Cocteau, De Régnier. Dér. de aile*; dés. -er.
BBG. − Bél. 1957. − Galiana Astronaut. 1963. − Grandm. 1852. − Guilb. Aviat. 1965. − Lav. Diffic. 1846. − Littré-Robin 1865. − Nysten 1814-20. − Prév. 1755. − Séguy 1967. − Zastrow (D.). Entstehung und Ausbildung des französischen Vokabulars der Luftfahrt mit Fahrzeugen « leichter als Luft » (Ballon, Luftschiff) von den Anfängen bis 1910. Tübingen, 1963, p. 159, 222, 245, 248, 251, 386 (Beih. zur Z. rom. Philol. 105.).