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ACHOPPEMENT, subst. masc.
A.− Action de heurter du pied quelque chose, de faire un faux pas.
P. méton. Ce qui fait achopper :
1. ... je marchais le dernier et immédiatement sur vos traces; c'est mon dédommagement lorsque la rigueur des chemins m'interdit vos côtés. Je conduis ma marche sur l'empreinte de vos pas et je considère avec un charme mêlé de peine, la grâce souffrante de vos pieds sur la dureté et les achoppements des sentiers. Hélas! hier, la souffrance est allée jusqu'aux blessures! M. de Guérin, Correspondance,1837, p. 292.
B.− Au fig. (Emploi le plus fréq. au xixes., le seul au xxes.)Obstacle, embarras, difficulté :
2. [M. de Barcos] n'écrivit presque rien qui ne soulevât des difficultés sans nombre et qui ne fît achoppement. Ch.-A. Sainte-Beuve (Lar. encyclop.).
C.− Loc. Pierre d'achoppement.
1. Auj. inus. Pierre sur laquelle on trébuche.
P. ext. Obstacle physique particulièrement difficile à surmonter ou à tourner :
3. Enfin l'obstacle des fleuves a servi aussi de pierre d'achoppement. On ne compte plus les villes qui doivent leur origine à un gué, à un passage facilité par des îles, parfois à un portage (Volok), les dumum et les briva celtiques, les furt germaniques, etc. P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 293.
4. Les indices pratiques du monde se réfèrent à cette « praticabilité » de nos chemins : obstacles, mur, percée, scandale (pierre d'achoppement), brouillard, etc. P. Ricœur, Philosophie de la volonté,1949, p. 197.
2. Au fig. (remplace au xxes. le mot empl. seul). Occasion de faillir, écueil grave :
5. C'est là qu'il faut voir combien l'inégalité, cette pierre d'achoppement des politiques, embarrasse peu la nature. Elle s'amuse au contraire, dans tous les rapports du cœur, à se jouer des différences, des inégalités, qui sembleraient devoir créer à l'union d'insurmontables obstacles. La femme, par exemple, aime l'homme, justement parce qu'il est plus fort. L'enfant aime son ami, souvent parce qu'il est supérieur. J. Michelet, Le Peuple,1846, p. 273-274.
6. ... partant de la notion évangélique, et des commentaires qu'en donnent les épîtres de saint Paul et de saint Pierre, de la pierre d'angle qui devient en même temps la pierre d'achoppement, citant la parole de Jésus-Christ répondant aux disciples de saint Jean-Baptiste : « Bienheureux sont ceux à qui je ne suis pas une occasion de scandale », dans une remontée vigoureuse et sublime jusqu'à l'origine même des choses... Ch. Du Bos, Journal,déc. 1927, p. 377.
7. ... les passages dangereux au point de vue du rythme, pierre d'achoppement pour beaucoup de chefs d'orchestre... I. Stravinsky, Chroniques de ma vie,1931, p. 115.
Prononc. ET ORTH. : [aʃ ɔpmɑ ̃]. Fér. Crit. t. 1 1787 propose la graph. achopement avec un seul p. Enq. : /aʃopmã/.
Étymol. ET HIST. − 1. Entre 1215 et 1230 acopement, « ce qui fait obstacle à qqc. », sens fig. (S. Graal, B. N. 24 394, fo59 rods Gdf. Compl. : Lors a congié de faire sa volenté, lors si trueve il sa voie si mervilleusement delivre qu'il n'i trueve encontral ne acopement); av. 1564 achoppement « id » id. (Calvin, Des Scandales, 144 ds Gdf. Compl. : Nous avons la clarté de l'Évangile, laquelle nous monstrant le chemin, nous met devant les yeulx les achoppemens dont il nous fault garder); 2. 1363 « action de buter contre un obstacle », sens propre (Lit. remiss. ann. 1363 in Reg., 95, ch. 136 ds Du Cange s.v. assopire : Comme icellui suppliant se fust Assoupé ou aheurtié à un joene homme;... courroucié du delay et empeschement qu'il avoit eu pour cause dudit Assoupement). Dér. de achopper*; suff.-ment1*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 52.
BBG. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Fér. 1768.