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ACADÉMISTE, subst.
A.− B.-A. Élève, artiste qui suit les cours d'une académie (d'apr. J. Adeline, Lexique des termes d'art, 1884).
B.− SP., vx. Celui qui tient une académie d'équitation ou s'y forme à certains exercices.
C.− Vx et gén. iron. ou péj. Membre de l'Académie française :
1. On aurait à dire ces raisons et beaucoup d'autres encore, si l'on avait à plaider pour le procédé littéraire de Pascal en présence des maximes de Saint-Cyran. On montrerait que Pascal n'était pas moins que l'austère directeur en opposition ouverte avec les académistes, avec ceux qui pèsent les mots comme un avare l'or au trébuchet; ... Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 391.
2. Les académistes ou académiciens furent institués, vous le savez, pour fixer le bel usage en ce qui regarde le discours... A. France, Les Opinions de Monsieur Jérome Coignard,1893, p. 188.
Rem. 1. Auj. inusité. Peut-être empl. aussi, dans l'ex. 2, par souci de l'exactitude hist. 2. Est empl. péjorativement comme adj. ds Sainte-Beuve au sens de « proche de l'esprit des Académiciens »; voir ex. 3 (synon. de académique). 3. Académicien / académiste. Concurrents au xviies. dans le sens de « membre de l'Académie française », les 2 mots se sont spécialisés dans des sens différents. Académicien est volontiers senti comme terme noble, alors que académiste est considéré comme un terme pédant : ,,Académiste est un titre prétentieux et de création moderne, que se sont arrogé et qu'ont généreusement donné à ceux qui suivent leurs leçons les maîtres qui enseignent les exercices du corps, l'équitation, l'escrime, la danse dans des lieux appelés du nom pompeux d'académies.`` (Laf. 1858).
3. De même que M. d'Andilly nous apparaît de beaucoup le plus affable et le mieux tenu des solitaires, celui auquel s'adressaient, comme d'office, tous les gens de monde et de cour qu'une curiosité à demi dévote attirait, il est aussi, comme écrivain, le plus académiste, le plus beau diseur et le plus littérateur des messieurs de Port-Royal. Et d'abord il aurait été de l'Académie s'il l'avait voulu. Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 274.
Prononc. : [akademist].
Étymol. ET HIST. − Corresp. rom. : ital. accademista; esp. cat. academista. I.− Adj. 1613 chien académiste « chien savant » (littéralement « qui a étudié dans les académies »), terme péj. (Épître du chien Lyco-phagos ds Var. hist. et litt., éd. Fournier IV, 265 ds Hug. : Mange-loup, chien académiste, Chien assez savant alchimiste), attest. isolée; cf. emploi isolé, sup. ex. 3. II.− Subst. 1. 1634-xixes. 1634, 3 août-xixes. (vieilli) « membre de l'Académie française » (Chapelain, Corresp., 1, 71 ds Quem. t. 1 1959 : Je ferais sçavoir à ces autres messieurs que vous les aimés toujours et que vous vous honorés du titre d'académiste); 1650 « id. » (Saint-Evremond publie la Comédie des Académistes); 2. a) 1672-1732 « élève d'une académie d'équitation » (Ménage, Observ. langue fr. ds Dub.-Lag. 1960 : Académicien se dit de celui qui est d'une Académie de gens de lettres et Académiste de celui qui est d'une Académie où l'on apprend à monter à cheval). − (Lesage, L'Histoire de Guzman d'Alfarache ds DG : Droit sur son cheval, comme un académiste qu'il était); p. ext. 1669 « libertin, débauché » (Pascal, Pensées, ibid. : Les gens de cette sorte sont académistes, écoliers; et c'est le plus méchant caractère d'homme que je connaisse); d'où prob. l'expr. du jargon mondain du xviiies. : manger comme un vrai académiste (1746, Angola, I, 75, ds Brunot t. 6, p. 1095); b) 1835 « celui qui tient une académie, et enseigne l'équitation et d'autres exercices », Ac.Littré; 3. 1900 « membre de l'Académie royale de danse », arch., attest. uniquement ds DG; 4. 1884 id. terme d'art « élève, artiste qui suit les cours d'une académie » (J. Adeline, Lexique des termes d'art : [précisant que le mot] se disait [également] autrefois des directeurs d'une école académique). − Cf. sém., rem. 3. Dér. du rad. de académie* : I de académie « établissement où l'on enseigne certaines disciplines », terme déjà vieilli au xixes.; II 2 plus particulièrement de académie « école d'équitation »; II 1 de Académie (française); suff. -iste*; au sens II 1 supplanté par académicien* dep. 12 fév. 1635; cf. 1650 Comédie des Académistes modifiée en 1680 en Comédie des Académiciens; se spécialise dans l'emploi II 2.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 4.
BBG. − Gramm. t. 1 1789. − Monnot (R.). Datations nouvelles. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 223.