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RÉHABILITATION, subst. fém.
A. − DR. Rétablissement dans les droits et prérogatives dont on est déchu.
1. Cessation des effets d'une condamnation à la suite d'une erreur judiciaire, de la révision d'un procès. Campagne pour la réhabilitation de Dreyfus. Réhabilitation de Pierre Vaux, innocent mort au bagne (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. 43).Le 16 juin 1456, le jugement de 1431 (...) fut cassé et frappé de nullité (...). Le procès de réhabilitation ajouta peu de chose à la légende populaire (A. France, J. d'Arc, t. 2, 1908, p. 451).
2. DR. PÉNAL. Obtenir un jugement de réhabilitation. Le Président et dictateur [au Mexique] Santa-Anna envoie 300 galériens [à Alvarado] par la mer. Il leur a promis des terres, des outils, du bétail et leur réhabilitation s'ils arrivent à bouter les Américains dehors (Cendrars, Or, 1925, p. 111).À côté de la réhabilitation légale, la réhabilitation judiciaire peut être accordée pour des peines criminelles, correctionnelles ou de police après l'expiration d'un certain délai (Barr.Suppl.1974).
3. DR. COMM. Relèvement des déchéances et incapacités frappant un failli. La réhabilitation est prononcée par le tribunal de commerce (Lemeunier1969).
B. − P. ext.
1. Fait de rétablir (quelqu'un, quelque chose) dans l'estime, dans la considération perdue, fait (pour quelqu'un, quelque chose) de retrouver cette estime, cette considération.
a) Réhabilitation de qqn.Manière habile d'opérer sa réhabilitation sociale (Sand, Lélia, 1839, p. 468).Une femme comme elle ne pouvait inspirer qu'un attachement sérieux et (...) un tel sentiment serait (...) le terme de cette vie folle dont il commençait à rougir, ce serait sa réhabilitation et son salut (Feuillet, Mariage monde, 1875, pp. 187-188).
b) Réhabilitation de qqc.Réhabilitation du travail manuel. Tout en se consacrant à la réhabilitation du moyen âge, Du Sommerard n'était point insensible aux efforts de l'art contemporain (Mérimée, Portr. hist. et litt., 1870, p. 215).La brillante réhabilitation par Bergson de la durée vécue (Mounier, Traité caract., 1946, p. 299).
Empl. abs. Le XVIIIesiècle a été l'âge de la critique et des destructions; le XIXedoit être celui des réhabilitations intelligentes (Cousin, Vrai, 1836, p. 9).
2. MÉD. ,,Restauration d'un malade ou d'un handicapé à un mode de vie et d'activité le plus proche possible de la normale`` (Kamen. 1972). Réhabilitation physique (SourniaMéd.1974).
Rem. ,,Rééducation, réadaptation, reclassement sont plus précis et le plus souvent préférables`` (ibid.).
C. − ARCHIT. Opération d'urbanisme consistant dans le nettoyage et la remise en état d'un quartier ou d'un immeuble ancien. La construction neuve et la réhabilitation de l'habitat ancien (Le Monde, 12 déc. 1975, p. 43, col. 3):
« Réhabiliter » un immeuble ancien consiste à le restaurer de façon sommaire, en y installant notamment un équipement sanitaire correspondant aux normes minimales d'habitabilité. La « réhabilitation » touche généralement le tissu urbain banal, la restauration étant plutôt réservée à la sauvegarde et à la mise en valeur d'ensembles ayant une réelle qualité architecturale. Le Nouvel Observateur, 19 janv. 1976, p. 22, col. 2.
Prononc. et Orth.: [ʀeabilitasjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: rehabilitation; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. 1. 1401 « action de rétablir dans un état, des droits, des privilèges perdus » (Nicolas de Baye, Journal, éd. A. Tuetey, t. 1, p. 8: lettres de reabilitation); 2. a) 1675 « action de rétablir (un failli) dans ses droits » (J. Savary, Le Parfait négociant, Paris, p. 315); b) 1771 « action de rétablir (un condamné) dans ses droits » (Trév.); 3. 1762 « action de rétablir quelqu'un ou quelque chose dans l'estime, dans la considération d'autrui » (Voltaire, Lettre au comte d'Argental, 14 juillet ds Œuvres compl., t. 42 [Corresp., t. 10], Paris, 1881, p. 171); 4. 1966 « action de remettre en état, de rénover (un quartier, un immeuble) » (Le Monde, 12 oct. ds Gilb. 1971). Dér. de réhabiliter*; suff. -(a)tion*. Cf. le lat. médiév. rehabilitatio, att. au sens 1 en 1439 (Du Cange). Au sens 4, cf. l'angl. rehabilitation « action de remettre en état, de rénover (un immeuble, etc.) » (1971, Webster's), issu de « action de remettre dans son état antérieur (une chose) » (1858 ds NED). Fréq. abs. littér.: 155.