Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
PROMONTOIRE, subst. masc.
A. −
1. Pointe de terre qui s'avance dans la mer. Synon. cap.Promontoire avancé. Le terrain solide manquait. Ils se trouvaient à l'extrémité d'une pointe aiguë, sur laquelle la mer brisait avec fureur. «C'est un promontoire, dit le marin...» (Verne, Île myst., 1874, p.19).Une autre religion a couvert (...) les promontoires roux qui fendent les flots comme une étrave, de petits temples harmonieux (Faure, Espr. formes, 1927, p.230):
1. Et, là-bas, devant moi, le vieux gardien pensif De l'écume, du flot, de l'algue, du récif, Et des vagues sans trêve et sans fin remuées, Le pâtre promontoire au chapeau de nuées, S'accoude et rêve au bruit de tous les infinis... Hugo, Contempl., t.3, 1856, p.129.
2. Relief élevé qui domine un autre relief moins élevé, une plaine. Promontoire élevé. [Le bourg] est bâti sur le versant d'un promontoire qui élève peu à peu, au milieu de la campagne, ses falaises de grès et se termine brusquement dans un à-pic (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.140):
2. ... le regard découvre avec saisissement la belle forme immobile (...) de cette colline posée sur notre vaste plateau comme une table de nos lois écrites, comme un appel à la fidélité lorraine. Et sa présence inattendue jette dans un paysage agricole (...) un soudain soulèvement de mystère et de solitaire fierté. C'est un promontoire qui s'élève au milieu d'un océan de prosaïsme. Barrès, Colline insp., 1913, p.74.
Promontoire sur.Surplomb au-dessus de. Rochers des Deux-Soeurs: position admirable, petit promontoire sur l'abîme d'arbres (Michelet, Journal, 1834, p.118).
B. − P. anal.
1. Chose qui évoque un promontoire par sa forme; ce qui fait saillie, proéminence. Une longue barre grise de façades (...) un promontoire de toitures que les poteries des cheminées faisaient ressembler à une falaise rocheuse, s'enfonçant au milieu d'une mer phosphorescente (Zola, L'OEuvre, 1886, p.110).John ébauche une grimace, projette sa lèvre en rebord d'assiette, avance encore en promontoire son menton disproportionné (Genevoix, Laframboise, Match à Vancouver, 1942, p.196).Elle poussait devant elle deux promontoires tremblants de mamelles (Arnoux, Seigneur, 1955, p.25).V. aspect ex. 12.
2. ANATOMIE
a) Petite saillie osseuse située au centre de la paroi interne de la caisse du tympan. Celle [une paroi de la caisse du tympan] qui est vis-à-vis du tympan présente une saillie en dos d'âne, qui monte obliquement d'avant en arrière, et qu'on nomme promontoire. La fenêtre ovale est au dessus (Cuvier, Anat. comp., t.2, 1805, p.484).
b) Angle saillant formé par la jonction du sacrum avec la cinquième vertèbre lombaire. Base du sacrum (...) formant avec la 5evertèbre lombaire l'angle désigné sous le nom de promontoire (Richer, Nouv. anat. artist., t.2, 1920, p.47).
3. Pop., fam., vieilli. Synon. de nez.Je ne vois pas plus loin devant moi que le bout de mon propre promontoire. (...) quel est ce bruit dans le brouillard? (Claudel, Visages radieux, 1947, p.799).
C. − Au fig. Ce qui évoque un promontoire par son élévation morale, intellectuelle ou par son caractère extrême. Shakespeare souhaitait ardemment la tempête (...) l'idée du péril lui semblait un haut promontoire d'où l'homme peut contempler l'univers sous son aspect véritable (L. Daudet, Voy. Shakesp., 1896, p.25).L'existence n'a guère d'intérêt que dans les journées (...) où quelque vulgaire incident devient un ressort romanesque. Tout un promontoire du monde inaccessible surgit alors de l'éclairage du songe (Proust, J. filles en fleurs, 1918, p.865).Les grands caps de la douceur, les îles de l'entente, les promontoires de la tendresse, on ne peut les revoir qu'avec un nouvel amour (Giraudoux, Sodome, 1943, i, 4, p.79).
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔmɔ ̃twa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1213 (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p.143, l. 8); 1805 anat. (Cuvier, loc. cit.). Empr. au lat. médiév. promontorium (Du Cange, Latham) corresp. au lat. class. promunturium, de prominere «faire saillie, être proéminent». Fréq. abs. littér.: 431. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 842, b) 881; xxes.: a) 452, b) 370. Bbg. Quem. DDL t.8.