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PLANTATION, subst. fém.
I. − ARBORIC., HORTIC.
A. −
1. Action de planter (v. ce mot I); résultat de cette action. Plantation de printemps; tranchée, trou de plantation. Six mois après, les plants étaient morts. Nouvelles commandes au pépiniériste, et plantations nouvelles dans des trous encore plus profonds (Flaub., Bouvard, t.1, 1880, p.40).Toute l'Antiquité classique distingue comme principaux métiers de la terre le labourage et la plantation (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.135).
[Avec un compl. prép. introduit par de et désignant ce qui est planté] J'ai aussi considérablement avancé la fécondité de mes deux vergers. Le dernier, qui est de pêchers, a commencé à me donner du fruit dès la troisième année de la plantation du noyau (Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.31).Je partis (laissant des instructions minutieusement détaillées pour les plantations d'arbres fruitiers...) (Gide, Journal, 1904, p.145).
[Avec un compl. de manière] Plantation à la bêche, au plantoir; plantation en ligne, en quinconce. La plantation [des arbres fruitiers] en carré (...) ménage l'éclaircissage des arbres temporaires (Boulay, Arboric. et prod. fruit., 1961, p.84).
2. P. anal.
a) Action d'enfoncer quelque chose dans la terre; résultat de cette action (v. planter I B 1 a). Plantation d'un poteau. Ce jour-là, il devait y avoir feu de joie à la Grève, plantation de mai à la chapelle de Braque et mystère au Palais de Justice (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p.12).Les divers travaux complémentaires de mobilisation étaient commencés: déboisement, construction de batteries, plantation de réseaux de fil de fer (Joffre, Mém., t.1, 1931, p.217).
b) Action de dresser, d'installer quelque chose à la verticale; résultat de cette action (v. planter I B 2). Le changement de l'ancien monde, le renouvellement de la société ne commencent-ils pas à la plantation de la croix? (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.632).C'était surtout du peu de pente des échelles qu'elle souffrait, de cette plantation presque droite, qui l'obligeait de se hisser à la force des poignets, le ventre collé contre le bois (Zola, Germinal, 1885, p.1407).
B. − P. méton.
1. Souvent au plur. Arbres, végétaux plantés sur un même terrain, dans un même espace. Synon. plant (v. ce mot A 2).Orage qui saccage les plantations; plantations urbaines. Ce lieu s'appelait le Mont des Oliviers (...). Une plantation d'oliviers alors jeunes Le couvrait en effet (Hugo, Fin Satan, 1885, p.852):
1. La garenne fournissait toujours son contingent de lapins aux offices de Granite-House. Comme elle était située un peu au dehors (...), ses hôtes ne pouvaient pénétrer sur le plateau réservé, ni ravager, par conséquent, les plantations nouvellement faites. Verne, Île myst., 1874, p.284.
2. Terrain où l'on a planté des végétaux d'une même espèce. Synon. plant (v. ce mot A 2).Plantation d'arbres fruitiers (verger), de légumes (potager). Nous avons une grande plantation de hêtres, de tilleuls, de chênes, tout comme à Rayssac. C'est là ma promenade favorite (M. de Guérin, Corresp., 1832, p.67).Naît à la lumière tel lot de villes, de palmeraies, de terres arables et de plantations d'orangers (Saint-Exup., Citad., 1944, p.965).
3. Vaste domaine fondé, en général, par des colons, autour d'une exploitation où l'on cultive des plantes tropicales à usage alimentaire ou industriel. Plantation de canne à sucre, de coton, d'hévéa, de tabac. La traite dépeupla en partie l'Afrique noire pour prêter aux plantations du Nouveau Monde les bras qui manquaient (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.269).Beaucoup plus vieille que n'importe qui à la plantation, cousine Laura se souvenait des premiers temps de la colonie (Green, Journal, 1934, p.272):
2. ... Antonho Prado (...) avait défriché la forêt vierge pour y planter du café et avait créé cette plantation de San-Martinho qui à peu de chose près a la superficie de la Suisse... Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.344.
II. − Spécialement
A. − BEAUX-ARTS. Manière dont un personnage est planté sur ses pieds. (Ds Littré Suppl. 1877).
B. − THÉÂTRE. Mise en place des éléments du décor sur la scène. Derrière le rideau, on entendait les coups de marteau de la plantation d'un décor. Les loges s'emplissaient (Péladan, Vice supr., 1884, p.210):
3. Si la rampe n'existe pas encore, si la plantation des décors est toujours, jusqu'au dix-huitième siècle, celle de Guignol, si l'on éclaire en France à la chandelle de cire plutôt qu'à l'huile comme en Italie, les ornements, les changements à vue font l'admiration des spectateurs et feraient peut-être encore la nôtre. Brasillach, Corneille, 1938, p.366.
C. − Plantation (de cheveux). Manière dont les cheveux sont implantés, répartis sur le crâne. Synon. implantation.Plantation drue, serrée; plantation basse sur le front. Jules Renard (...) un garçon à la construction de la tête toute semblable à celle de Rochefort, mais sans la plantation rèche des cheveux, sans le toupet de clown (Goncourt, Journal, 1891, p.55).
Prononc. et Orth.: [plɑ ̃tasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.A. 1. Fin xiies. «végétal qui a été planté» (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, 52, 7 ds T.-L.); 1486 [date de l'éd.] «rejeton» p.métaph. la plantacion de la Cité de Dieu (Raoul de Presles, Cité de Dieu, Abbeville, J. du Pré et P. Gérard, livre XVI, Exp. sur le chap.12); 1488 «rejeton, descendance» (La mer des Histoires, I, 110c, éd. 1491 d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.129); 1798 (Ac.: Plantation [...] Il se prend aussi pour Le plant même); 2. 1732 «action de planter» (Trév.); 3. 1732 plur. «végétaux, ensemble de végétaux plantés» (A. R. Lesage, Aventure du Chev. de Beauchêne, p.247); 4. a) 1836 «mise en place, implantation (ici, d'une croix)» (E. de Guérin, Lettres, p.100); b) 1880 théâtre «disposition du décor» (Zola, Nana, p.48). B. 1. 1627 «établissement, colonie» (Camden, Hist. d'Elizabeth, p.585 ds Mack. t.1, p.71); 2. 1664 «domaine rural (aux colonies)» (Biet, Voyage, p.274 ds Arv., p.415). A empr. au lat. plantatio «ce que l'on a planté, ensemble de végétaux plantés», plus spéc. p.réf. aux emplois en lat. chrét. (cf. Vulgate, Math. XV, 13, passage correspondant au texte de St Grégoire et Blaise) parallèlement à la forme planteisun, planteson «jeune plante» (T.-L., s.v. plantaison). B empr. à l'angl. plantation (xves. ds NED) de même orig. que A att. dep. 1586 au sens de «établissement» (NED), plus spéc. «établissement d'outre-mer, colonie» (1606) puis «domaine rural dans une colonie» (1645), v. DAE et Americanisms. Fréq. abs. littér.: 353. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 642, b) 476; xxes.: a) 226, b) 561. Bbg. Barb. Loan-words 1921, p.256.