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NATIONALISME, subst. masc.
A. − HIST. [Après la Révolution française] Courant de pensée fondé sur la sauvegarde des intérêts nationaux et l'exaltation de certaines valeurs nationales. Dans son premier sens le nationalisme est (...) très largement marqué dans un sens révolutionnaire et se confond avec la conscience nationale révolutionnaire (encore convient-il de noter que la référence nationale sert de justificatif dans la phase d'expansion territoriale et de conquête, pendant la Révolution elle-même) (R. Martelli,La Nation,Paris, Éd. soc., 1979, p.105).
P. ext., mod. Doctrine, mouvement politique fondé sur la prise de conscience par une communauté de former une nation en raison des liens ethniques, sociaux, culturels qui unissent les membres de cette communauté et qui revendiquent le droit de former une nation autonome. Nationalisme arabe, populaire; nationalisme des peuples colonisés. Président au Néo-Destour, il [Bourguiba] réside assez peu en Tunisie, s'employant de préférence à rechercher pour le nationalisme tunisien des appuis à l'extérieur (Le Monde,19 janv. 1952, p.2, col. 3).
B. −
1. [À partir du xixes.] Courant de pensée qui exalte les caractères propres, les valeurs traditionnelles d'une nation considérée comme supérieure aux autres et qui s'accompagne de xénophobie et/ou de racisme et d'une volonté d'isolement économique et culturel. Abus, outrance du nationalisme; nationalisme économique; nationalisme en art, en littérature; nationalisme intégral. Tout retour d'un nationalisme étroit a toujours pour conséquence un développement de l'esprit protectionniste, c'est-à-dire une tendance des peuples à s'isoler, économiquement et moralement, les uns des autres (Durkheim,Divis. trav.,1893, p.266).Jean-Jacques est (...) l'annonciateur du pire nationalisme. Le mot «nation» est à toutes les pages. Jean-Jacques l'emploie avec une ferveur et une autorité prophétique et qui fait peur (Guéhenno,Jean-Jacques,1952, p.293):
1. La presse est à la solde des nationalismes! Pour masquer leurs convoitises, tous les gouvernements ont besoin d'une presse mensongère qui persuade à leurs peuples qu'en se massacrant les uns les autres, chacun d'eux se sacrifie héroïquement à une cause sainte, à la défense sacrée du sol... Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.495.
2. Doctrine qui fonde son principe d'action sur ce courant de pensée, et qui subordonne tous les problèmes de politique intérieure et extérieure au développement, à la domination hégémonique de la nation. Nationalisme intégral. Bien souvent elle demande son salut aux conceptions les plus rétrogrades, à la politique la plus détestable et au plus stérile et avilissant nationalisme (Jaurès,Ét. soc.,1901, p.86).Acceptation d'un déterminisme, ce nationalisme exalte (...) la volonté de combattre tous ceux qui s'opposent au salut de l'État... Il ne se présente pas comme une opinion, mais comme l'évidence d'une condition que seuls nient les imbéciles et les criminels; d'où son fanatisme, caractéristique des doctrines qui énoncent une fatalité de l'histoire (Pol.1969, p.197):
2. Le nationalisme organisé en partis politiques tend (...) à exprimer des politiques de droite, à justifier la remise en cause des acquis républicains (...) et, plus largement, à justifier idéologiquement la politique d'expansion de l'impérialisme français (le nationalisme s'articule alors aux idéologies élaborées dans le cadre de la politique d'État). R. Martelli,La Nation,Paris, Éd. soc., 1979p.106.
Prononc. et Orth.: [nasjɔnalism̭]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1798 «exaltation du sentiment national» (avec connotation péj.: chauvinisme, xénophobie) (Abbé Barruel, Mém. pour servir à l'hist. du jacobinisme, t.III, p.184 ds Brunot t.9, p.639, note 6); 1849 (Proudhon, Confess., p.346: Défaisons-nous de ce nationalisme renouvelé des Romains, des Grecs, des Arabes...); 2.1834 «exaltation du sentiment national» (avec connotation valorisante) (Lamart., Corresp., p.81: [le vieux royalisme] sent enfin que, hors du bon sens et du nationalisme, il n'y a pas d'action pour lui); 1897 (Barrès, Cahiers, t.1, p.174); 3. av. 1865 «aspiration à l'indépendance politique et économique d'une nation opprimée» (Proudhon ds Lar. 19e). Dér. de national*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér.: 197. Bbg. Arias (Fr.). Le Ch. notionnel de fascisme ... Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14. 1974. Naples. Atti, 1981, t.5, pp.81-87. −Carofiglion (V.), Boschetti (A.). Pour une analyse du lang. pol. nationalisme, fascisme... Milano, 1973, passim. _Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp.155-157. −Siccardo (Fr.). Cf. nation bbg. −Slater (C.). Defeatists and their enemies: political invective in France 1914-1918. Oxford, 1981, pp.128-134.