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MÉANDRE, subst. masc.
Le plus souvent au plur.
A. − Sinuosité, généralement répétée, décrite par un fleuve, une rivière et due à la pente très faible de leur cours. Méandre capricieux; dessiner des méandres; suivre les méandres. Cette pluie tiède, le vent léger, le crépuscule, l'éclat un peu plombé de la Meuse dans ses méandres composaient une grâce, un repos (Barrès, Cahiers, t.6, 1908, p.126).Le train accepte tous les détours que lui proposent les méandres d'un petit cours d'eau, et ces courbes continuelles l'obligent à une extrême lenteur (Gide, Journal, 1914, p.399):
1. ... le Rhin n'est pas encore arrivé à creuser assez profondément son lit pour atteindre le substratum tertiaire. Il continuerait, sans le chenal où il a été artificiellement contenu, à divaguer comme autrefois en sillons parallèles, en sinueux méandres, en un lacis compliqué embrassant des marais ou des îles de verdure... Vidal de La Bl., Tabl. géogr. de Fr., 1908, p.223.
GÉOMORPHOL. Méandres divagants, libres. Méandres s'inscrivant dans une plaine en matériaux meubles. Méandres encaissés. Méandres s'inscrivant dans une vallée qui elle-même décrit des méandres (d'apr. Géomorphol. 1979).
B. − P. anal. Suite de courbes dans le tracé (d'une voie de communication, d'un parcours). Méandres d'un labyrinthe. Suivant les méandres pierreux d'un sentier désolé, l'on se rend au monastère de Saint-Saba (Du Camp, Hollande, 1859, p.186).Il considérait [le personnage du rêve] trois ou quatre gouttes épaisses qui coulaient lentement avec des méandres (Butor, Modif., 1957, p.186).[Le] chemin cavalier qui mène à La Alberca en passant par Valdelageva, l'un des plus beaux et des plus intéressants d'Espagne par ses sites incomparables et la sincérité de ses villages, mais le plus terrible que j'aie suivi, à faire grincer mes pneus et râler ma mécanique dans les méandres de cette piste caillouteuse (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.250).
BEAUX-ARTS. Ornement d'architecture ou de broderie composé de lignes brisées ou entrecroisées comme les grecques, les bâtons rompus (d'apr. Vogüé-Neufville 1971). Synon. grecque, frette.Quelques squelettes associés à la poterie décorée de spirales et de méandres révèlent une race petite, modérément dolichocéphale (Haddon, Races hum.,1930, p.106).V. aussi décor A 2 p. anal.
HORTIC. ,,Bordure de buis qui dessine les compartiments d'un parterre`` (Chesn. 1857).
P. anal. Forme courbe. Mais ses yeux ne voyoient plus que des erreurs sans issue dans les méandres de ses broderies (Chateaubr., Natchez, 1826, p.153).Je me rappelais maintenant que la levée de la cuisse y faisait le même méandre de cou de cygne avec l'angle du genou, que faisait la chute de la cuisse d'Albertine quand elle était à côté de moi sur le lit (Proust, Fugit., 1922, p.527).
C.− Au fig. Détour, cheminement complexe et capricieux dans les activités ou le comportement de l'homme. Méandres du discours, de la pensée, du raisonnement, des rêves, du souvenir. Je ne vous donne ici que des impressions et des notions générales pour ne pas vous entraîner dans les méandres si tortueux des politiques particulières de chaque état germanique (Gobineau, Corresp., [avec Tocqueville], 1851, p.192).J'ai pénétré plus d'une fois les méandres de l'âme humaine! (Courteline, Client sér.,1897, 3, p.60):
2. ... l'individu trouv[e] dans le jeu des formes, des lumières, des ombres et des mouvements un langage plus propre à suivre pas à pas les méandres infinis des sentiments et des idées que font lever en lui ses désirs et ses sensations. Faure, Espr. formes, 1927, p.262.
REM.
Méandrer, verbe intrans.Faire des méandres. Ce sont déjà maintenant de belles et pures rivières qui, nourries de sources, méandrent sur le fond plat de ces vallées (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. de Fr., 1908, p.118).
Prononc. et Orth.: [meɑ ̃:dʀ ̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. a) 1552 [date d'éd.] «détour sinueux» (G. Paradin, Chronique de Savoie, p.6); b) 1623 plur. «détours, divagations dans un discours» (Naudé, Instruction à la France sur la vérité des frères de la Roze-Croix, VI, p.57); 2. 1721 «dessin d'ornementation, formé de lignes ou de baguettes diversement entre-croisées» (Trév.). Empr. au lat. Maeander, lui-même empr. du gr. Μ α ι ́ α ν δ ρ ο ς, le Méandre, fleuve d'Asie Mineure au cours très sinueux, et, au fig. «sinuosité, replis tortueux», également pris comme nom commun en latin. Fréq. abs. littér.: 135.
DÉR.
Méandreux, -euse, adj.,rare et littér. Plein de méandres, de sinuosités. Pour le seconder, il trouverait sur place le dieu-fleuve Styx, fils d'Océan et de Théthys, dont les bras méandreux entouraient l'infernal domaine (M. Druon,Les Mémoires de Zeus,1963, 147 ds Rheims 1969).Rheims 1969 le donne comme synon. de méandrique: ,,J'ai préféré la désinence en -eux, qui fait penser à limoneux. Quand on a vu le cours du Méandre en Asie Mineure, on ne peut pas imaginer à l'adjectif une autre sonorité``.Au fig. Fait de détours. Mais non. Je veux refuser de suivre ces longs calculs sur leur trace méandreuse; nous ne sommes que les serviteurs inutiles de l'histoire (Abellio, Pacifiques, 1946, p.236). [meɑ ̃dʀø], fém. [-ø:z]. 1reattest. 1609 (Sonnet de Courval, Satyre Ménipée, fo13 vo); de méandre, suff. -eux*.
BBG.Larthomas (P.). Flaubertiana. In: [Mél. Lanly (A.)]. Nancy, 1980, pp.475-476.