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ÉVÊQUE, subst. masc.
A.− [Dans l'Église cathol.] Pasteur de l'Église qui possède la plénitude du sacerdoce, nommé par le pape ou avec son agrément, et placé à la tête d'un diocèse dont il a la charge pastorale, en communion avec le pape et les autres évêques. Lettres, visite pastorale d'un évêque; nommer, consacrer un évêque; les évêques sont les successeurs des Apôtres. Et puis un jour j'ai vu un évêque. Monseigneur, qu'on appelle. C'était l'évêque de la Majore, à Marseille. C'est le curé qui est sur les curés (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 97).L'un des évêques chinois récemment consacrés par Pie XI, Mgr Philippe Tchao (Maritain, Primauté spirit.,1927, p. 147):
1. − Je suis le maître, répétait-il, je suis l'évêque de ce diocèse! J'ai le droit, j'ai le devoir de (...) « faire l'évêque », d'ordonner des clercs, de consacrer des prêtres, de gouverner mon diocèse comme bon me semble... Billy, Introïbo,1939, p. 123.
1. Spécialement
a) Vieilli. Évêque in partibus (p. ell. de infidelium). Évêque sans siège effectif et dont le diocèse, purement nominal, est situé dans un pays non chrétien. Synon. usuel évêque titulaire.M. le vicaire général Triaurault venait d'être nommé évêque in partibus d'Haceldama (Huysmans, Oblat,t. 1, 1903, p. 224).Rome avait (...) restitué ses prérogatives épiscopales en le nommant évêque titulaire de Dionysiopolis en Phrygie (Billy, Introïbo,1939p. 231).
b) Vx, péj. Évêque de cour. Évêque délaissant son diocèse pour séjourner à la cour royale. Bientôt il faudra prêcher la résidence aux notaires comme autrefois aux évêques de cour (Gozlan, Notaire,1836, p. 6).Ces assemblées quinquennales composées en grande partie d'évêques de cour, au préjudice de ceux qui résidaient plus exactement (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 4, 1859, p. 252).
c) Vx, rare. Évêque du dehors. Prince ayant le pouvoir séculier. Faut-il (...) rappeler (...) le nom d'« évêque du dehors » souvent donné aux rois? (Maritain, Human. intégr.,1936, p. 162).
d) L'évêque de Rome. Le pape en tant que titulaire du diocèse de Rome. Une assemblée (...) qui rejette la domination du pape, qui déclare ne lui reconnaître d'autre pouvoir qu'un pouvoir purement spirituel, d'autre titre que celui d'évêque de Rome (A. Dumas père, Catherine Howard,1834, I, 1, p. 209).C'est l'évêque de Rome qui commande. Spirituel et temporel, il est le maître de tout (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 319).
Rem. La docum. atteste des subst. composés où évêque désigne le titre, la dignité épiscopale : Évêque-ministre (Bainville, Hist. Fr., t. 2, 1924, p. 26); cardinal-évêque (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 46); ex-évêque (Constant, Journaux, 1804, p. 85); prince-évêque (Taine, Notes-Paris, 1867, p. 155); roi-évêque (Sainte-Beuve, op. cit., t. 1, 1840, p. 488).
2. Loc. et proverbes au fig., fam.
a) Disputer, se battre de la chape à l'évêque (cf. chape A 2).
b) Un chien regarde bien un évêque (cf. chien II B 3 b).
c) À bon évêque dur évêché (cf. évêché A 1).
d) Vx. Crosse d'or, évêque de bois; crosse de bois, évêque d'or (cf. bois C 4 b).« Crosse d'or, évêque de bois? » Il censurait ainsi, mal à propos, la magnificence avec laquelle monseigneur Charlot se plaît à célébrer les offices (France, Orme,1897, p. 84).
e) Devenir d'évêque meunier. Déchoir. Est-ce qu'il s'attend à devenir d'évêque meunier? S'il ne lui faut que ma malédiction pour cela, je la lui donne (Hugo, N.-D. Paris1832, p. 74).
f) Vx, arg. Devenir évêque des champs. Être pendu (de l'expr. pop. « bénir par les pieds », cf. bénir I B 1 arg.). Monsieur l'abbé était modeste et n'enviait point l'honneur de devenir évêque des champs (...) le bourreau lui dit : « Monsieur l'abbé, ne faites pas l'enfant! » (France, Opinions J. Coignard,1893, p. 244).
SYNT. Évêque auxiliaire, coadjuteur, résidentiel, ordinaire, suffragant; pouvoirs, nomination, insignes pontificaux de l'évêque; assemblée, synode des évêques; visite « ad limina » des évêques; bonnet, crosse d'évêque.
B.− [Dans d'autres confessions chrét.] Chef spirituel d'un diocèse. Évêque orthodoxe, méthodiste; Lord évêque (Maurois, Disraëli,1927, p. 102).M. Wastley, l'évêque protestant qui a écrit sur toutes choses, vient de provoquer la formation d'un comité mixte (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 86).Trois personnalités ecclésiastiques − un pasteur réformé, un évêque anglican, un prêtre catholique (Monde,19 janv. 1952, p. 9, col. 1-3):
2. Le numéro 1 comprend tous les fonctionnaires, tous les larbins officiels de la piété luthérienne en Danemark, le ministre de l'Intérieur étant leur pape infaillible. Ils ont des évêques, comme en Angleterre. Bloy, Journal,1899, p. 302.
Rem. On rencontre ds la docum. évêchesse, subst. fém., rare. Femme d'évêque anglican (cf. Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 120).
C.− [P. anal. de couleur, le violet étant traditionnellement la couleur épiscopale]
1. (Violet) d'évêque. D'un violet de robe d'évêque. Aussi avait-il fait tirer, en violet d'évêque, dans un encadrement de pourpre cardinalice, (...) un exemplaire des « Diaboliques » (Huysmans, À rebours,1884, p. 214).Un veston de chasse en velours violet d'évêque (Montherl., Célibataires,1934, p. 769).P. ell. Évêque, en appos., inv., avec valeur adj. Tabouret tournant en champignon recouvert de velours évêque (Vialar, Pt jour,1947, p. 372).
2. Pierre d'évêque. Améthyste (souvent utilisée pour le chaton de l'anneau épiscopal). Anciennement les Espagnols venaient (...) chercher en nos pays les pierres d'évêque, ces pierres violettes qu'on trouve dans les mines du Vernet-la-Varende (Pourrat, Gaspard,1922, p. 11).
Prononc. et Orth. : [evεk]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié du xes. relig. cath. « chef d'un diocèse » (Saint Léger, éd. J. Linskill, 48 : evesque); 2. 1669 relig. réformée (Bossuet, Oraison funèbre de Henriette de France, reine de la Grande-Bretagne, éd. Vagner, Nancy 1862, t. 1, p. 247b). De la forme raccourcie *episcu, du lat. chrét. episcopus « surveillant, inspecteur, supérieur, chef; chef de communauté chrétienne, évêque » empr. au gr. ε ̓ π ι ́ σ κ ο π ο ς « gardien, surveillant, magistrat », terme eccl. « chef ecclésiastique, évêque ». Fréq. abs. littér. : 4 243. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 10 046, b) 7 636; xxes. : a) 3 265, b) 3 416. Bbg. Sain. Lang. par. 1920, p. 401.