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ÉTRIER, subst. masc.
A.− Anneau métallique suspendu de chaque côté de la selle à une courroie (étrivière) et servant à soutenir le pied du cavalier. Œil, branche, grille de l'étrier. Les selles de femme n'ont qu'un étrier (Ac.1932).Un de ses étriers s'étant rompu, il est tombé de cheval et a été écrasé et horriblement mutilé (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 120).La selle était vide, et les étriers battaient contre les flancs déchirés du coursier (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 329).
SYNT. Monter à cheval sans étriers; porter les étriers courts, longs; être droit sur ses étriers; se lever, se dresser sur ses étriers; vider, quitter, lâcher les étriers.
Locutions
Loc. nom. Le pied de l'étrier. ,,Le pied gauche de devant du cheval, qu'on appelle aussi le pied du montoir`` (Ac.). Le coup de l'étrier, le vin de l'étrier. Verre de vin que l'on buvait juste avant le départ à cheval pour se donner du courage :
1. l'aumônier. − (...) Reprenez plutôt hardiment de ce petit vin, il est franc comme l'or et frais comme l'œil, ce sera le coup de l'étrier. Que comptez-vous faire maintenant? le chevalier. − Prendre le large avant l'aube. Car la route n'est pas sûre jusqu'à Vermont. Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 9, p. 1634.
Loc. adv. À franc étrier. De toute la vitesse de son cheval et sans s'arrêter sur une grande distance. ,,Il signifiait autrefois franchir à cheval plusieurs relais de poste sans quitter la selle`` (Ac. 1932). Je vous poursuis depuis Paris à franc étrier et (...) il faut que je vous parle! (Ponson du Terr., Rocambole,t. 2, p. 282).La débâcle des Turcs devint générale. Kourbouqa s'enfuit à franc étrier jusqu'à Alep, puis jusqu'à Mossoul (Grousset, Croisades,1939, p. 39).
Loc. verbales. Avoir le pied à (dans) l'étrier. Être sur le point de partir. Les chevaux étaient sellés dans la cour et l'on avait le pied à l'étrier pour le joyeux départ (Sainte-Beuve, Port Royal,t. 2, 1842, p. 11).Au fig. Être dans une bonne voie pour entreprendre des affaires, commencer une carrière. Marcas [journaliste pauvre] (...) dut céder la place à un concurrent riche et insolent, dont le nom était connu et qui avait déjà le pied à l'étrier (Balzac, Z. Marcas,1840, p. 422).Tenir l'étrier, mettre le pied à l'étrier à qqn. L'aider à monter en selle, au fig., à monter une entreprise. Je décidai de remonter sur ma bête, me trouvant assez réchauffé pour l'heure, et je priai Zarouk de me tenir l'étrier (Duhamel, Suzanne,1941, p. 176).,,Être ferme sur ses étriers. Défendre ses sentiments, persister dans ses résolutions avec fermeté, sans se laisser ébranler. Faire perdre les étriers à qqn. Le déconcerter`` (Ac.).
B.− P. anal.
1. [P. anal. de fonction]
a) Bas à étrier. ,,Bas qui, au lieu de pied, ont seulement une espèce de bande qui passe sous le pied, en forme d'étrier`` (Ac.).
b) Support servant à soutenir ou à fixer le pied sur une échasse :
2. ... les Landais, pour traverser leurs terres sablonneuses ou marécageuses (...) se servent de deux longs bâtons garnis d'un étrier auxquels ils attachent leurs pieds. Malot, Sans fam.,1878, p. 126.
2. Spécialement
a) AGRIC. ,,Pièce qui fixe le coutre à l'age de la charrue`` (DG). Dans les charrues versant la terre d'un seul côté (...) on utilise (...) un étrier qui applique le coutre (...) contre l'age (Passelègue, Mach. agric.,1930, p. 25).
b) ANAT. ,,Le troisième et plus interne des osselets de l'ouïe dont la tête s'articule avec l'apophyse lenticulaire de l'enclume et dont la base s'insère dans la fenêtre ovale`` (Lov.-Veill. 1954) :
3. Le « muscle de l'étrier » est placé dans un creux d'une éminence située en arrière de la fenêtre ovale près du bord postérieur de la caisse... Cuvier, Anat. comp.,t. 2, 1805, p. 509.
c) ARM. Étrier d'arbalète. ,,Étrier de fer placé à la tête de l'arbre des arbalètes à moufle et grâce auquel l'arbalétrier maintenait son arme pendant qu'il en bandait l'arc`` (Lar. encyclop.). Quand les Égyptiens les virent mettre le pied à l'étrier des arbalètes, ils firent demi-tour et disparurent (Grousset, Croisades,1939, p. 360).
d) CHIR. ,,Instrument en forme de fer à cheval, utilisé pour réduire une fracture ou pour en maintenir la réduction; sorte de gouttière s'adaptant à une table d'opération et dans laquelle on immobilise le pied et la jambe du malade`` (Méd. Biol. t. 2 1971). Étrier du Prof. Finochietto, pour l'extension continue des fractures de la cuisse (Catal. instrum. chir. [Collin], 1935, p. 404).,,Bandage dont on se sert pour les plaies du pied`` (Ac.).
e) CONSTR. Pièce métallique en forme d'étrier servant à soutenir une poutre. On fixe ces traverses sur le poteau au moyen d'un étrier et de deux écrous (A. Leclerc, Télégr. et téléph.,1924, p. 297).
f) SP. Alpinisme. ,,Petite échelle de corde comportant deux, trois ou quatre barreaux servant de reposoir pour les pieds et pour les cuisses de l'alpiniste qui escalade en artificielle`` (Gautrat 1970; cf. aussi ds Rob., Lar. Lang. fr.). Ski. ,,Pièce de métal destinée à rendre le pied solidaire du ski par l'intermédiaire de la chaussure`` (Gautrat 1970).
Prononc. et Orth. : [etʀije]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 estreu « anneau qui pend de chaque côté de la selle et soutient le pied du cavalier » (Roland, éd. J. Bédier, 348); ca 1135 estrier (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 115); 2. 1396 construction (Compte d'ouvrages, 14eSomme des mises, A. Tournai ds Gdf. Compl.); 3. 1561 anat. « troisième osselet de l'oreille moyenne » (A. Paré, Anat. de la tête, fo105 ds Œuvres complètes, éd. J.-F. Malgaigne, t. 1, p. 250a, note 1); 4. av. 1718 « sorte de bandage du pied » (P. Dionis ds Trév. 1721). Prob. de l'a. b. frq. *streup- « boucle, étrier », malgré le petit nombre de mots correspondants dans les lang. germ., v. Z. rom. Philol. t. 86, 1970, pp. 168-172, FEW t. 17, pp. 253b-254a; -ier peut-être issu, par changement de suff., du plur. estriés de estrief (xiiies. ds T.-L. et Gdf.), v. Bourc.-Bourc., § 46, I et FEW, loc. cit. Fréq. abs. littér. : 251. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 438, b) 500; xxes. : a) 261, b) 268. Bbg. Keller (H.). Zur Etymologie von fr[anzösisch] étrier. Z. rom. Philol. 1970, t. 86, pp. 168-172. − La Landelle (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 54, 196. − Quem. DDL t. 4.- Rog. 1965, p. 96. − Rohlfs (G.). Traditionalismus und Irrationalismus in der Etymologie. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 210-212.