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ÉPONGE1, subst. fém.
A.− Animal.
1. Usuel. Animal marin, primitivement considéré comme zoophyte ou plante, fixé, de forme irrégulière et dont le squelette est léger, poreux et spongieux. Pêcheur d'éponges; les éponges flottent dans la mer; des bancs d'éponges et de corail : culture de l'éponge en parc, synon. spongiculture. Les éponges les plus réputées sont pêchées dans l'archipel grec (Lar. Méd.t. 11971).
2. En partic., zool. Animal de l'embranchement des spongiaires. Éponges calcaires; éponges siliceuses; éponges hexactinelles ou hexactinellides. Études des éponges, des polypes et des holoturies (d'apr. Zool.,t. 1, 1963, p. 441, 463 [Encyclop. de la Pléiade]).
B.− P. méton., usuel
1. Substance légère et poreuse provenant des animaux appartenant à l'ordre des spongiaires (cf. supra A 2) qui est employée pour différents usages à cause de sa capacité d'absorption et de rejet, à la pression, des liquides; objet fait de cette substance. Éponges animales; éponges naturelles; fines éponges; éponges de toilette; mou comme une éponge :
1. À quoi penses-tu? dit la grand-mère en s'asseyant, fatiguée, une éponge à la main. Elle faisait elle-même la toilette du petit garçon... Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 119.
2. Lartois la força à se lever, la conduisit à la salle de bains et, d'une éponge, il essuya lui-même le sang dont elle était couverte. Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 192.
SYNT. Donner des coups d'éponges, passer une éponge sur le tableau noir pour l'effacer; passer une éponge imbibée d'eau sur une toile cirée, un marbre, pour enlever les taches et salissures; éponge pressée; rafraîchir qqn avec une éponge humidifiée ou à demi-mouillée.
2. [P. anal.]
a) [de forme et de fonction] P. ext., mod. Objet analogue constitué de diverses matières. Éponges végétales, synthétiques, de/en caoutchouc, en mousse de nylon, en papier traité; laver un cheval, la carrosserie d'une voiture avec une éponge. Venaient alors les frissons du matin frais, l'eau, l'éponge et la cuvette (Duhamel, Jard. bêtes sauv.,1934, p. 52).Touchant de la tête les balais ou les éponges qui pendaient du plafond (Simenon, Vac. Maigret,1948, p. 149).
Rem. Les énoncés réduits, ex. et syntagmes de 1 et 2 a sont gén. interchangeables.
Spéc. Éponge métallique. Objet fait de fils métalliques retordus utilisé pour nettoyer par frottement sur une surface (cf. Davau-Cohen, 1972).
b) [P. anal. de forme, et parfois de fonction] Matière spongieuse.
P. appos. Tissu(-)éponge. Tissu de coton dont les fils dressés ont un grand pouvoir absorbant, et utilisé de ce fait pour le linge de toilette, de bain et de plage. Serviette-éponge, peignoir-éponge. Faits dans un tel tissu. Elle me frotte le dos et le ventre avec d'impeccables serviettes éponge épaisses comme des tapis (H. Bazin, Vipère,1948, p. 211).De l'eau chaude, du vrai savon, des peignoirs en tissu éponge (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 86):
3. ... Cocteau avait posé pour lui dans cette série, en peignoir de bain ou en péplum éponge, ce qui est tout comme, ... Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 186.
MÉTALL. Éponge (ou mousse) de platine, de fer. État caverneux, spongieux, de ces métaux réduits mais non fondus. L'éponge de fer sert à l'élaboration d'aciers de qualité (Bader-Th.1962).
CHIR. Éponge de gélatine. Matière hémostatique poreuse obtenue en chauffant une solution de gélatine formolée imbibée de thrombine (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971).
3. Emplois et loc. fig.
a) Loc. usuelles
Boire comme une éponge, avoir une éponge dans le gosier. Boire plus que de raison.
Rem. Attesté ds Hautel t. 1 et 2 1808, Bél. 1957.
Presser l'éponge (fam.). Tirer de quelqu'un tout ce que l'on peut. Ces gens-là ont trop pris, ils sont trop riches, il faut presser l'éponge (Ac.1835, 1878).
Passer l'éponge sur (qqc. de blâmable). Le pardonner, n'en plus parler. Passer l'éponge sur un incident, sur le passé, sur une faute, un défaut... On a décidé de passer l'éponge sur ce qu'ils appellent « mon moment d'égarement » (Céline, Voyage,1932, p. 85).Il voulait bien tolérer certains vices du régime, passer l'éponge sur certains scandales parlementaires (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 296).Il leva la tête d'un geste vif qui « passait l'éponge » balayait tout commentaire sur l'incident (Gracq, Syrtes,1951, p. 127).
b) Arg. et pop.
α) Au sing. ou au plur.
[En parlant d'une femme entretenue] Tiens que je te fasse voir mon éponge (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 84).
Rem. Attesté ds Macr. 1883, Larch. Suppl. 1880, Delvau 1883, France 1907, La Rue 1954, Esn. 1966.
Éponge d'or. Avoué.
Rem. Attesté ds Michel 1856, Larch. 1880, Delvau 1883, La Rue 1954, Esn. 1966.
β) Au plur. Avoir les éponges mitées (ou bouffées aux mites). Être tuberculeux.
Rem. Attesté ds Esn. 1966, Le Breton 1960, Le Breton Argot 1975, Riv.-Car. 1969, Sandry-Carr. 1963.
c) Dans le domaine de la boxe.Jeter l'éponge. [En parlant du manager d'un boxeur] Jeter dans le ring une serviette éponge de soigneur pour signifier que son boxeur abandonne. P. ext. [En parlant du boxeur] Abandonner. Max Baer jette l'éponge, face à Marciano, à 15 secondes de la fin du dernier round (Paris-Match,13 janv. 1968p. 8, col. 1).
Rem. Attesté ds Esn. 1966, Riv.-Car. 1969.
Prononc. et Orth. : [epɔ ̃:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 agn. espoigne (La Petite Philosophie, éd. W. H. Trethewey ds FEW t. 12, p. 207a); 1249-72 espoinge « substance poreuse provenant d'un zoophyte marin qui absorbe les liquides » ici employé comme « compresse, emplâtre » (Moamin et Ghatrif, II, 34, 4; IV, 26, 2 ds T.-L.); xiiies. [ms.] esponge de mer (Traduction de la Chirurgie de Roger de Parme ds Romania, t.32, p. 81); 2. 1701 bot. (Fur., s.v. bedegar); 3. 1860 éponge de platine (Bernard, Notes, p. 71). Du lat. vulg. *sponga, class. spongia (d'où l'agn. espoigne), gr. σ π ο γ γ ι α ́ lui-même dér. de σ π ο ́ γ γ ο ς « éponge »; *sponga pourrait s'expliquer par un nouveau contact avec le gr. σ π ο ́ γ γ ο ς à la suite du commerce des éponges, venues surtout des Îles grecques, à Marseille (cf. FEW t. 12, 208b-209a). Fréq. abs. littér. : 424. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 303; b) 643; xxes. : a) 932, b) 638. Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. de Philol. fr. et de Litt. 1915-1916, t. 29, p. 62. − Quem. DDL t. 1. − Rog. 1965, p. 74.