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ÉCHAFAUDAGE, subst. masc.
A.− Rare. Action d'élever, de dresser un échafaud. Il en a coûté beaucoup pour l'échafaudage (Ac.1798-1932).L'échafaudage a été délicat et long (Lar. Lang. fr.).
Au fig. (infra B). Action de construire, d'amasser. Chaque échelon de moins dans l'ordre de succession légitime était un degré de plus dans l'échafaudage de sa fortune (Sainte-Beuveds Lar. 19e).Il peut servir, en tant qu'hypothèse de travail, à l'échafaudage d'une théorie (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 16).
B.− Résultat de cette action.
1. Construction provisoire, fixe ou mobile, dont les planchers supportent à une certaine hauteur du sol les ouvriers et les matériaux dans l'édification, la réparation, la peinture ou la décoration des bâtiments. Travailler sur un échafaudage; petit, grand, immense, solide, fragile échafaudage. Du même côté (...) apparaît un grand mur blanc (...) surmonté d'un enchevêtrement de grues, de cabestans et d'échafaudages (Hugo, Choses vues,1885, p. 49).On voit l'échelle et l'échafaudage qui ont permis de descendre les cloches (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 4etabl., 13, p. 1683):
1. Ensuite j'ai sauté d'un échafaudage sur l'autre. Mon échafaudage actuel (ou échafaud, car j'y perdis souvent la tête) est à Menton, dont le maire m'a demandé le décor de la salle des mariages. Cocteau, Poésie critique I,1959, p. 8.
P. métaph. La pointe obscure du génie, qui a rassemblé et dressé un échafaudage de propositions (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 253).Derrière des barricades de fanatisme et des échafaudages d'apologétique agressive (Mounier, Traité caract.,1946, p. 367).
SYNT. Échafaudage tubulaire, fixe, mobile, provisoire, en bascule; échafaudage de maçon; grimper, se hisser, monter sur un échafaudage; tomber, dégringoler d'un échafaudage; juché sur un échafaudage; du haut d'un échafaudage; dresser, élever, faire un échafaudage; construire, enlever, démonter, retirer un échafaudage; un échafaudage qui s'écroule, qui s'abat; échafaudage et cintrage; treuil et échafaudage. Échafaudage volant de couvreur (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 4, 1928, p. 21).
P. anal. Échafaudage de + subst. au plur.Superposition ordonnée mais complexe d'éléments différents. Des grands chapeaux de femmes avec des échafaudages de tulle et de plumes (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 260).Il est avantageux, pour la perception de l'échafaudage des voix, que la réponse soit entendue dans une voix voisine de celle qui a énoncé le sujet (Dupré, Fugue,1936, p. 6):
2. Elle laissait pousser ses cheveux, qui allaient dans quelque temps être livrés aux mains habiles des coiffeuses pour devenir l'échafaudage compliqué qui doit surmonter la tête d'une femme africaine. Loti, Le Roman d'un Spahi,1881, p. 106.
2. P. ext., fam., souvent péj. Entassement inorganisé ou instable d'éléments. Un échafaudage de caisses vides. Synon. amoncellement.Ils furent obligés de s'écarter l'un de l'autre à cause d'un grand échafaudage de chaises qu'un homme portait derrière eux (Flaub., MmeBovary, t. 1, 1857, p. 159).La montagne dresse à pic (...) tout son échafaudage de dentelures qui semblent les ruines d'une ligne de forteresses crevassées et branlantes (Taine, Voy. Ital.,t. 1, 1866, p. 52).
P. métaph. Dans la nouvelle lune montait au-dessus du couple l'échafaudage des ruines (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 169).
3. Au fig.
a) Ce qui a un rôle adjuvant pour la construction progressive de quelque chose. De la part du poëte, c'est n'avoir pas assez de confiance en son œuvre que de n'en pas détruire et supprimer l'échafaudage [les notes et documents] (Sainte-Beuve, Chateaubr.,t. 2, 1860, p. 20).L'exemple du triangle nous a servi d'échafaudage pour notre démonstration (Ruyer, Esq. philos. struct.,1930, p. 138).
b) Avec une nuance iron.
[P. réf. au caractère provisoire et relativement fragile de l'échafaudage] Assemblage peu solide, non convaincant, d'éléments divers pour faire un tout. Tout ce bel échafaudage s'écroule devant les faits (Ac.1835-1932).Son échafaudage d'arguments et de textes (Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 3, 1848, p. 123).Et voilà qu'à cette heure, tout ce laborieux échafaudage du dogme se trouvait emporté dans une révolte de cette raison souveraine, qui clamait ses droits (Zola, Lourdes,1894, p. 32):
3. Je n'ai rien su qu'au moment même. À l'exécution, la main de Dieu a renversé tout cet échafaudage de combinaisons fausses. Balzac, Le Curé de village,1839, p. 281.
[P. réf à la fonction de l'échafaudage qui supporte ouvriers et matériaux] Ce qui supporte ou sous-tend quelque chose, de manière artificielle, non assurée. Il m'expliquait chaque poutre de l'échafaudage sur lequel reposait sa politique; il en vantait l'ampleur, la solidité (Morand, Champions du monde,1930, p. 239).Partout où paraissait la croix de Lorraine s'écroulait l'échafaudage d'une autorité qui n'était que fictive (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 648).
Prononc. et Orth. : [eʃafoda:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1517 eschafaudaige « action de construire un échafaud; cet échafaud lui-même » (Doc. relatifs à la fondation du Havre, 79, De Merval ds R. Hist. litt. Fr. t. 11, p. 493); 2. av. 1752 fig. échafaudage « assemblage de faits, d'arguments » (M. l'Abbé Colin ds Trév. 1752); av. 1791 « amoncellement » (Berquin ds Lar. 19e); 3. 1860 « ce qui sert à fonder quelque chose; édification progressive » (Ste-Beuve, loc. cit. B 3 a). Dér. de échafaud*; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 293. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 338, b) 484; xxes. : a) 431, b) 395. Bbg. Archit. 1972, p. 58.